Interview magazine de presse féminine SS
Journaliste : -
Je vous ai vue tout à l'heure avec Vic, vous aviez l'air de
rire comme des folles.
SS : - Hum, oui,
Vic avait pris des polaroïds des starlettes quand elles
faisaient leur numéro sur la plage.. Nous comparions leurs ...
avantages. Comme les femmes savent si bien faire...
J : - Alors,
vous êtes réconciliées vous et Vic ?
S: - Pour
l'instant. Ethan, le petit ami de Vic a dit que nous passions la
moitié de notre temps à nous disputer et l'autre à
nous réconcilier. Mais je dirai qu'il y a cinq phases : 1,
nous nous aimons, nous entendons comme des soeurs, 2 nous avons un
problème, 3 nous nous engueulons, 4 nous nous faisons la
gueule, 5 nous nous réconcilions. Et ça recommence. En
ce moment, je peux dire que nous avons fini la phase 5 et nous vivons
la phase 1. C'est la plus longue, la plus agréable.
J : - Vic a
déclaré qu'il ne lui manquait qu'un pénis pour
coucher avec vous.
SS éclate
de rire.
SS : - Hum, oui,
je crois que c'était de la provocation pure. En fait, pour
être franche, si je trouvais son frère dans mon lit, je
n'irai pas dormir dans la baignoire. Pourtant, je vois mal Vic
changer de sexe pour coucher avec moi.
J : - Vraiment ?
SS : - Nous nous
aimons vraiment beaucoup mais ce n'est absolument pas sexuel !
J : - Quand vous
parlez de provocation, c'est aussi une façon de se protéger
de la part de Vic, n'est-ce pas ?
SS : - Oui, bien
sûr. C'est une jeune femme à peine sortie de
l'adolescence. Vic fonctionne d'une manière bien à elle
dans ses rapports avec les gens, c'est comme un code, ça varie
selon les personnes et ça ne signifie pas toujours la même
chose.
J : - Par
exemple ?
SS : - C'est
subtil. Mais si Vic est polie, sans mépris, ça veut
dire, mais je n'en suis pas sûre, que la personne en face ne
l'intéresse pas, mais elle ne s'ennuie pas forcément
avec elle. En fait, c'est difficile, ça peut signifier aussi
que Vic a un tableau en tête et qu'elle réfléchit
donc elle ne peut pas se consacrer à autre chose. Vous voyez,
il n'y a pas de règle absolue. Ce qui est vrai, c'est que
quand elle parle tout le temps avec quelqu'un, ça veut dire
qu'elle est intimidée et qu'elle admire cette personne.
J : - Est-ce une
bonne actrice ?
SS : - Non.
J : - Vraiment ?
SS : - Elle est
naturelle, instinctive mais elle se fout de la technique, du
travail...
J : - Comment le
tournage s'est passé ?
SS : - Ohlalala,
on a essayé de faire durer la phase 1 le plus longtemps
possible mais nous sommes passées trés vite à la
2 puis à la 3. Nous en sommes restées là parce
que nous devions travailler tous les jours ensembles, alors il nous
fallait communiquer, ça a créé une tension
insupportable. Pour faire tomber la pression, Vic s'est mise à
faire n'importe quoi : sortir le soir, danser toute la nuit, traîner
dans des endroits impossibles... C'est comme ça qu'elle a
rencontré les Spiders.
J : - Et vous,
que faisiez-vous pour faire tomber la pression ?
SS : - La
production. Je me suis jetée dans le travail, les détails
matériels. Finalement ce film a peut-être été
éprouvant pour notre amitié, il l'a à coup sûr
renforcée.
J : - On a du
mal à vous imaginer fâchées vous et Vic, vous
allez trés bien ensemble.
SS : - Merci. On
est toutes les deux tétues. Trés tétues !
J : - Quels sont
vos sujets de dispute ?
SS : - Pfff...
On a des caractères différents, Vic n'aime pas tout ce
qui a trait à la vie publique, la gloire. A la limite, pour
elle, un artiste qui a du succés est suspect voire nul. Moi,
je pense que la gloire, la reconnaissance est la récompense
pour notre travail. Je lui offre tout ce que je n'ai pas eu à
mes débuts : un rôle en or, des facilités pour
continuer, elle refuse. C'est complétement ahurissant ! En
plus, Vic n'aime pas les cadeaux.
J : - Pourquoi à
votre avis ?
SS : - Elle est
encore naïve sur les gens, les relations humaines, tout doit
être beau, gratuit, sans arrière pensée... Faire
un film, c'est mentir, c'est voir l'envers du décor, les trucs
pas ragoutants qui brillent devant la caméra. Et jouer un
rôle, c'est se cacher aux autres, travestir sa personnalité.
J : - Mais dans
ce cas-là, pourquoi a-t-elle accepté ?
SS : - Pour moi.
Parce que je lui ai dit que ce film, ce rôle c'était ma
manière de lui rendre tout ce qu'elle m'avait donné.
J : - Vous dites
que Vic est naïve, mais elle a des opinions politiques trés
tranchées, elle a une vision réaliste du SIDA.
SS : - Oui,
c'est vrai. Mais pour ce qui est des hommes, de l'argent, elle reste
au niveau de la générosité est toujours payée
en retour, gnagnagna...
J : - L'argent
aussi ?
SS : - Oui. Elle
n'y attache aucune importance ! Mais le monde est gouverné par
l'argent !
J : - Cette
façon d'être naïve, c'est ce qui la rend si
attachante, on ne peut s'empêcher de vouloir la protéger.
SS : - Vous la
connaissez.
J : - Oui, je
l'ai rencontré chez des amis.
SS : - C'est
quelqu'un que l'on n'oublie pas facilement.
J : - Oui. Tout
ce qu'elle est transparait à l'écran, en fait, le
principal intérêt du film, c'est votre relation, ce que
le film en montre. On ne fait pas la part du scénario et de ce
que vous vivez. Vic irradie, elle affronte le monde et vous, vous la
protégez. Mais ça n'empêche pas le film d'être
drôle !!
SS : -
Heureusement, parce que c'est une comédie, il ne faut pas
l'oublier.
J : - Merci SS,
d'avoir répondu à mes questions.